Covid long: syndrome de fatigue chronique

La maladie Covid-19 causée par le coronavirus peut être grave ou pas. Indépendamment de son évolution, certains malades souffrent d'un état d'épuisement qui perdure, ce qui peut les paralyser complètement.

 

Les plus petites contraintes de la vie courante  suffisent à épuiser pendant des jours les personnes touchées. Des symptômes similaires sont déjà connus pour d'autres infections, par exemple pour le SIDA. Ils sont connus sous le nom de SFC, syndrome de fatigue chronique. Pour le Covid-19, cette fatigue de plomb est souvent différente, plus fréquente et encore plus extrême. Et elle touche souvent de jeunes patients. Les études actuelles montrent  pour la première fois à quelle fréquence ce problème survient: une personne sur dix qui n'était que légèrement malade avec Covid-19 a encore des symptômes six mois plus tard et souffre donc de Covid long.

 

Covid long: un tournant majeur dans la vie des personnes touchées

Pour les personnes touchées, la vie après Corona n'est pas comparable à la vie avant Corona: leur résilience physique diminue massivement, elles souffrent de troubles de la mémoire, en particulier de la mémoire à court terme. Souvent, il y a aussi un essoufflement et une sensation de pression sur la poitrine. Étant donné que le virus peut attaquer presque toutes les cellules du corps, il peut provoquer une grande variété de symptômes. Ceux-ci sont avant tout, une faiblesse voire douleur musculaire et articulaire, une fatigue extrême, des oublis, des troubles de l'attention et de la concentration ainsi que des troubles de l'odorat et du goût. Et ils peuvent également survenir si l'infection aiguë n'a provoqué que des symptômes bénins voire aucun symptôme. Le retour à la vie normale peut être long pour ceux qui sont touchés par un Covid long.

 

Le syndrome de fatigue chronique ne peut pas être éliminé

L'insidieux: Contrairement à la fatigue de plomb après le cancer, également connue sous le nom d'épuisement, le syndrome de fatigue chronique, tel qu'il survient après le Covid-19, ne peut pas être éliminé*. Même un effort mineur entraîne une rechute. Les chercheurs supposent aujourd'hui que le contrôle fin du système nerveux, le soi-disant système nerveux autonome (SNA), ne fonctionne plus correctement en raison de l'infection. Par exemple, il contrôle la façon dont le sang est distribué aux organes qui en ont le plus besoin - que ce soit les muscles ou le cerveau. Si cela ne fonctionne pas correctement, cela limite considérablement les performances physiques et mentales.

 

Jusqu'à présent, seule la thérapie est prise en charge contre les symptômes

Jusqu'à présent, la thérapie dans ces cas a été orientée pour des symptômes tels que la douleur et les troubles du sommeil. Les bas de contention soutiennent la circulation. Il est également particulièrement important de bien répartir ses propres forces. La réadaptation joue un rôle important dans le post-Covid et le SFC. Il s'agit d'une reconstruction minutieuse des performances physiques et mentales sans dépasser ses propres limites de charge.

Une étude d'Oxford donne maintenant un nouvel espoir: selon cela, le budésonide, un médicament contre l'asthme, inhalé immédiatement après l'infection, pourrait dans de nombreux cas neutraliser les symptômes à long terme.

 

Et le shiatsu?

Le Shiatsu est une technique qui utilise les doigts et les paumes des mains, pour exercer des pressions en des points déterminés, avec l’objectif de corriger des irrégularités, de préserver et d’améliorer l’état de santé et de contribuer à l’amélioration d’états morbides spécifiques”, (Théorie et pratique du Shiatsu, Ministère japonais de la Santé, 1957).  

 

NAMIKOSHI, l'un des fondateurs du Shiatsu affirmait que les pressions Shiatsu agissent sur le Système Nerveux Autonome (SNA). 

 

Le SNA fonctionne de façon autonome. Il dirige les fonctions organiques internes. Il se distingue ainsi du Système Somatique qui concerne les relations du corps avec le monde extérieur. Le SNA et le Système Somatique composent le  Système Nerveux Périphérique (à l'extérieur du cerveau et de la moelle épinière).  

 

Le SNA est responsable des fonctions automatiques  (respiration, digestion, fonction cardiaque, maintien de la température) mais aussi des fonctions réflexes de notre corps face aux stimulis externes ("dangers"). 

 

Le SNA est composé du Système Nerveux Sympathique et du Système Nerveux Parasympathique. Le premier est en quelque sorte un accélérateur et l'autre un frein. L'activation du Système Nerveux Sympathique prépare l'organisme à l'action. En réponse à un stress, il orchestre la réponse dite de combat ou de fuite. L'activation du Système Nerveux Parasympathique, à l'inverse, correspond à une réponse de relaxation. Il induit un ralentissement général des fonctions de l'organisme. Le rythme cardiaque et l'activité respiratoire sont ralentis et la tension artérielle diminuée.

 

Lorsque  le SNA  entre en déséquilibre,  les symptômes apparaissent. Le Système Nerveux Parasympathique est le régulateur, celui qui fait que le système nerveux s'adapte harmonieusement, afin de rééquilibrer le Système Nerveux Autonome. Le  Système Nerveux Sympathique est responsable des blocages d'énergie, et donc des dysfonctionnements de notre organisme.  

 

Par le biais du toucher en Shiatsu, on permet au receveur d'accéder au Parasympathique.  Les récepteurs cutanés sont stimulés et envoient des informations au Système Nerveux Central qui répond en envoyant, en retour, des informations à l’origine de modifications fonctionnelles dans l’organisme (sécrétion de sucs gastriques, sécrétions hormonales…).  Le SNA qui est, selon les chercheurs, défaillant,  peut être ainsi stimulé. Les points SHU du dos, le long du rachis, sur les cordes pos´térieures de la moelle épinière (méridien Vessie),  sont associés aux divers organes internes. Les dysfonctionnements de ces derniers engendrent par le biais de leurs nerfs sensoriels une hyperestésie et une tension musculaire excessive. Ils sont alors sensibles au toucher.

 

 

Les pressions Shiatsu agissent aussi,  directement, au niveau périphérique, en provoquant un relâchement tendino-musculaire. Les vaisseaux sanguins et les terminaisons nerveuses sont  « décomprimés » ce qui favorise la circulation sanguine et la circulation lymphatique. Plus précisément, un travail sur les méridiens Yin correspond à une réponse de relaxation. Il est important de comprendre que l'utilisation du Shiatsu par l'activation du Système Nerveux Parasympathique va permettre de régulariser, de réequilibrer le SNA et du coup, petit à petit, de mieux récupérer.

 

ll est utile que les personnes touchées par le Covid long tiennent un journal de bord de leurs symptômes. Cela facilite la compréhension de l'évolution des plaintes, surtout si elles fluctuent. Cela aide le praticien à faire une évaluation. Et surtout cela permet aux personnes concernées de mieux comprendre leurs propres plaintes,  de voir dans quelles conditions et quand elles surviennent. Les séances de Shiatsu doivent être courtes (30 minutes) afin de ne pas épuiser encore plus la personne atteinte du SFC en sursolicitant son SNA. Les séances doivent être rapprochées et maintenues sur du long terme. Je me réfère à mon expérience sur des cas de Burnout où les personnes concernées, avaient, elles aussi une fatigue, un épuisement, qui a pu, grâce à mes séances, disparaitre mais sur du très long terme (> 1an). Ce fut le sujet de mon mémoire de fin d'études de Shiatsu. Le Shiatsu est un outil précieux à  ne pas négliger en cas de Covid long.  Il permet de retrouver un état de bien-être et de santé et ne se substitue à aucun traitement médical. 

Sources: 

* Prof. Dr. Carmen Scheibenbogen de Berlin (Chef du centre de fatigue, et co directeur de l'Institut d'immunologie médicale / Berlin).

** Prof. Dr. med. Siegbert Rieg (médecin chef  - interniste, infectiologue/ Fribourg)

Dpa : deutsche Presse Agentur

Microsoft PowerPoint - Système nerveux autonome 2006 (uclouvain.be)


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